En avant, marge !
Il y a de la sensualité et de la tendresse dans les mots de Patrick Henin lorsqu'il écrit : « J'avais perdu mon sourire mais je l'ai retrouvé sur ses lèvres » ou « J'aime quand tu habilles la chaise de la chambre de tes vêtements ». Il y a cette âme de révolté qui surgit dans « Vous êtes priés de ne pas clôturer le domaine du possible » qui n'est …
Il y a de la sensualité et de la tendresse dans les mots de Patrick Henin lorsqu'il écrit : « J'avais perdu mon sourire mais je l'ai retrouvé sur ses lèvres » ou « J'aime quand tu habilles la chaise de la chambre de tes vêtements ». Il y a cette âme de révolté qui surgit dans « Vous êtes priés de ne pas clôturer le domaine du possible » qui n'est pas sans rappeler quelques surréalistes même si l'auteur ne se revendique d'aucun maître.
Il y a comme une amertume qui s'ébauche dans « Qui refuse le droit d'asile au rire est dangereux pour son entourage » et « Ils sont quelques naufragés à s'accrocher au vieux comptoir du bistrot secoué par les rafales du temps, et heureusement ils tiennent bon ». Et ce côté désabusé, un peu amer qui l'amène à écrire splendidement : « Je suis parti avec du temps plein les poches, et j'ai tout perdu », « J'ai parfois l'impression qu'il n'y a plus que les arbres qui me tendent les bras ».
Les aphorismes de Patrick Henin méritent d'être savourés lentement, il faut les laisser tourner dans l'oreille assez longtemps pour en mesurer la portée, il faut les quitter pour y revenir régulièrement. Et garder ce livre dans sa poche et l'ouvrir à n'importe quelle page lors d'un voyage, lors d'une promenade.