Le Canal Albert - Traces 3

Le 30 JUILLET 1939, le canal Albert est officiellement ouvert à la navigation. De bout en bout. C'est là, la concrétisation tant attendue d'un rêve vieux de quatre cents ans : celui de relier directement la Meuse à l'Escaut. Certes, le XIXe siècle connaît les premières réalisations : le Zuid-Willernsvaart, le canal de Liège à Maastricht et les canaux de Campine.

Mais, dès le début du XXe siècle, des exigences nouvelles - notamment, celle d'assurer le développement de nos charbonnages limbourgeois et celle de garantir l'indépendance nationale de notre trafic intérieur - ravivent le désir d'unir les deux voies fluviales par une voie navigable moderne, entièrement belge et desservant la Campine.

Conçu avec une grande largeur de vue, porteur de grands espoirs, le canal Albert a été construit suivant les normes européennes. Il est accessible aux gabarits de 2 000 tonnes. A l'aube des années soixante, la circulation sur le canal atteint pourtant une saturation, que l'inexorable course aux progrès menace encore d'aggraver.

De plus en plus éloigné d'une réalité économique en plein développement, il présente, en outre, des signes inquiétants de vétusté. Il devient alors indispensable de moderniser la voie navigable pour la porter au gabarit des convois poussés. Un programme ambitieux.

Un enjeu considérable aussi, puisque le canal, ancré au cœur du réseau européen, porte à lui seul aujourd'hui plus d'un tiers du trafic enregistré sur le réseau navigable belge. Depuis 1997, cette modernisation est achevée sur la section wallonne du canal. Un tronçon que les convois de 9 000 tonnes peuvent actuellement emprunter.