Mon sang allemand
Aujourd'hui, on ne peut plus douter du fait que les SS étaient des maîtres en la matière pour effacer toutes les traces de leurs crimes. C'était sans compter sur la mémoire. La mère de Sylvia Pourbaix (Käte dans le roman) a vécu à Berlin les horreurs de la guerre comme d'autres enfants en Europe occupée les ont vécues. Orpheline d'un père enrôlé d…
Aujourd'hui, on ne peut plus douter du fait que les SS étaient des maîtres en la matière pour effacer toutes les traces de leurs crimes. C'était sans compter sur la mémoire. La mère de Sylvia Pourbaix (Käte dans le roman) a vécu à Berlin les horreurs de la guerre comme d'autres enfants en Europe occupée les ont vécues. Orpheline d'un père enrôlé de force par la Wermacht et mort à la bataille de Dieppe, le 19 août 1942, elle vit à Berlin avec une mère révoltée envers le régime nazi.
Si le mot d'ordre en Allemagne nazie était : "Tais-toi et obéis !", sa grand-mère (Helga dans le roman) n'en fit jamais le sien. Elle devient, dès lors, une traître de la nation. Arrêtée le 18 février 1943 par la Gestapo, elle est envoyée au camp de Ravensbrück pour y mourir, pendant que sa fille prend le chemin de l'orphelinat. Helga survit au camp, par chance ou "par hasard", qu'importe ! Elle en sort et récupère sa fille cloîtrée dans un couvent dont une aile est réservée aux orphelins de guerre.
La guerre est finie. Pas la leur. Helga reste une traître de la nation : "C'est à cause de salopes comme toi que l'Allemagne a perdu la guerre" sera la phrase qu'elle entendra souvent de la bouche de nostalgiques hitlériens. Elle veut quitter Berlin, sa ville assassinée et dirigée par l'armée soviétique. Cela se fera au prix de beaucoup de souffrances et de sacrifices.